Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/183

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heureux de lui rendre service, il me paraît chétif, mais il a l’œil d’un chef. Si on le rencontrait seul dans une forêt du Maine, on le reconnaîtrait pour un homme différent des autres. Ma foi, cela me fait plaisir qu’il se remarie, quoique ce soit une bien grande maison à diriger pour une femme.

Catinat sourit de l’idée que se faisait son compagnon des devoirs d’une reine.

— Êtes-vous armé ? demanda-t-il. Vous n’avez pas d’épée ni de pistolets ?

— Non. Quand je ne peux pas prendre mon fusil, j’aime mieux ne pas m’embarrasser d’outils que je n’ai jamais appris à manier. J’ai mon couteau. Mais pourquoi cette question ?

— Parce que nous pouvons nous trouver en danger. Beaucoup de gens ont intérêt à ce que le mariage ne se fasse pas. Tous les plus hauts personnages du royaume y sont opposés. S’ils pouvaient nous empêcher d’accomplir notre mission, ils empêcheraient le mariage, au moins pour ce soir.

— Mais je croyais que c’était un secret.

— Il n’y a pas de secrets dans une cour. Le dauphin ou le frère du roi et leurs amis seraient enchantés que nous fussions dans la Seine avant que nous ayons atteint la maison de l’archevêque. Mais qu’est ceci ?

Une silhouette indistincte apparut vaguement dans la nuit sur l’allée qu’ils suivaient, comme ils approchaient, une lampe de couleur, qui se