Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/20

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tempérée par la dignité et la sévérité qui augmentaient avec l’âge. Ses yeux noirs, étaient expressifs, et ses traits nettement dessinés faisaient le délice des peintres et des sculpteurs. Sa bouche ferme et cependant sensuelle, ses sourcils épais et bien arqués donnaient à sa physionomie un grand air d’autorité et de commandement, tandis que l’expression plus douce, qui était habituelle à son frère, indiquait l’homme dont toute la vie s’était écoulée dans un long exercice de déférence et d’effacement. Le dauphin, avec des traits plus réguliers que son père, n’avait pas ce jeu rapide d’expression dans la colère ou la joie, ni cette sérénité royale dans le calme qui auraient fait dire à un observateur attentif que Louis, s’il n’était pas le plus grand monarque qui eût vécu, était du moins le mieux fait pour en jouer le rôle.

Derrière le fils et le frère du roi entra un petit groupe de personnages de marque et de grands fonctionnaires, que leurs devoirs appelaient à cette cérémonie quotidienne. Il y avait le grand maître de la garde-robe, le premier gentilhomme de la chambre, le duc du Maine, un jeune homme pâle, vêtu de velours noir, et boitant fortement de la jambe gauche, et son frère cadet le jeune comte de Toulouse, tous les deux fils illégitimes du roi et de Mme de Montespan. Derrière eux venaient le premier valet de la garde-robe, suivi de Fagon, le premier médecin ; de Tellier, le premier chirurgien, et de trois pages en habit écarlate et or, portant les vêtements royaux.