Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/222

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vons que nous y soumettre en hommes de courage.

— Un instant ! mon camarade, la fenêtre est libre, il faut nous en servir.

— C’est inutile. Je vois une troupe d’hommes en armes alignée de l’autre côté de la cour.

— Une troupe alignée à cette heure ?

— Oui, et en voici d’autres qui arrivent. Voyez là-bas, par la porte centrale. Mais, au nom du ciel, qu’est-ce que cela ?

La porte qui était en face d’eux venait de s’ouvrir pour donner passage à une étrange procession.

Ce furent d’abord une douzaine de valets de pied marchant deux à deux, tous tenant une hallebarde en main et vêtus de la même livrée marron.

Derrière eux venait une espèce de géant à longue barbe, portant une grande hache sur son épaule gauche, et les manches de sa chemise de toile grossière relevées au-dessus des coudes, puis un prêtre marmottant des prières sur son bréviaire, et immédiatement après parut une femme vêtue de noir, le cou nu et la tête couverte d’un châle qui lui cachait le visage. Tout près d’elle marchait un homme de haute taille, à l’air hautain avec des traits durs et un grand nez en bec d’aigle. Il portait une toque de velours ornée d’une plume retenue par une boucle en diamants qui scintillaient sous la lumière du matin. Mais ses yeux noirs brillaient d’un éclat plus vif que les pierreries sous ses sourcils touffus, et dardaient des éclairs sinistres et menaçants. Douze