Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/228

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galeries et les salons conduisant à la chapelle, les yeux du roi se portèrent sur les portraits de ses ancêtres et de ses parents qui garnissaient les murs. Au moment où il passait devant celui de la reine défunte, Marie-Thérèse, il tressaillit et eut un mouvement d’horreur.

— Mon Dieu, murmura-t-il, elle a froncé le sourcil et m’a craché au visage.

Mme de Maintenon posa sa main sur sa manche.

— Ce n’est rien, Sire, murmura-t-elle d’une voix caressante. C’est le tremblement de la lumière sur la peinture.

Cette voix produisit sur lui son effet habituel. L’expression hagarde de ses yeux s’évanouit et mettant sa main dans celle de sa compagne il se remit résolument en marche. Quelques minutes plus tard ils étaient devant l’autel et les paroles qui devaient les unir pour toujours furent prononcées. Comme ils revenaient, il y eut un bourdonnement de félicitations autour de la dame, au doigt de laquelle scintillait l’anneau de l’épouse. Elle était toujours calme et pâle, mais le sang affluait avec force à ses tempes, et elle songeait : je suis reine de France maintenant, reine ! reine ! reine !…

Mais une ombre s’approcha de sa joie et une voix murmura dans son oreille :

— Souvenez-vous de la promesse que vous avez faite à l’Église.