Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/235

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— Cette allusion à mon âge est gracieuse sur vos lèvres.

— Ah ! vous dénaturez mes paroles. Alors, je n’en dirai pas une de plus. Il est possible que vous ne me revoyiez plus, madame ; n’y a-t-il rien que vous désiriez me demander avant que je parte ?

— Grand Dieu ! s’écria-t-elle. Mais vous n’avez donc pas de cœur ? Sont-ce là les lèvres qui m’ont répété si souvent que vous m’aimiez ? Sondée là les yeux qui se sont mirés dans les miens avec tant d’amour ? Pouvez-vous donc rejeter loin de vous une femme dont la vie a été la vôtre, comme vous avez abandonné le château de Saint-Germain quand un autre plus magnifique a été prêt pour vous recevoir ?…

— Madame, cette scène est pénible pour nous deux.

— Pénible ? Où est la peine sur votre visage ? Pour moi, j’y lis de la colère parce que j’ai osé vous dire la vérité ; j’y vois de la joie parce que vous sentez que votre vile tâche est terminée : vous n’attendez que mon départ pour retourner à votre gouvernante !… Oui, oui. Ah ! vous ne me faites pas peur ! Ne croyez pas que je sois aveugle. Ainsi, vous auriez été même jusqu’à l’épouser ! Vous, le descendant de saint Louis et elle la veuve Scarron, la pauvre misérable que j’ai prise par charité dans ma maison ! Ah ! vos courtisans riront ! Comme les petits poètes vont préparer leurs plumes, et comme les beaux