Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/270

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ment le long de son corps, et sa tête s’affaissa sur sa poitrine. Puis, quand il comprit bien la ruine de toutes les espérances de sa vie et la cruelle injustice avec laquelle il avait été traité, il laissa éclater un cri de désespoir et se précipita hors de la chambre, le visage inondé de larmes.

À l’écurie, il trouva le placide Amos Green en train de surveiller d’un œil de connaisseur le pansage des chevaux.

— Qu’est-ce qu’il y a donc encore ? demanda-t-il en retirant sa pipe de sa bouche, et en lançant un nuage de fumée bleue vers le ciel.

— Cette épée ! s’écria le soldat. Je n’ai plus le droit de la porter, je la brise !

— Eh bien ! je vais briser mon couteau aussi, si cela peut vous faire plaisir et vous rendre un peu de calme.

— Et tout cela, ajouta Catinat, en arrachant ses épaulettes d’argent, il faut l’enlever.

Amos commençait à s’alarmer :

— Allons, ami, dites-moi votre peine, et voyons s’il n’y a pas de remède.

— À Paris, à Paris, cria le soldat. Je suis perdu, mais je puis peut-être encore arriver à temps pour les sauver. Les chevaux, vivement.

L’Américain comprit qu’une calamité soudaine s’était produite, et il aida son camarade et les palefreniers à seller et brider les chevaux.

Une heure environ après, ils arrêtaient leurs montures toutes fumantes et couvertes d’écume devant la haute maison à pignons de la rue Saint--