Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/280

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des sottises. Ouvrez-moi ces écoutilles, Tomlinson… Bien… Où sont Jim Sturt et Hiram Jefferson ? Qu’ils se tiennent prêts à les refermer à mon coup de sifflet. La barre à tribord et vent arrière tant que nous pourrons tenir. Maintenant, Amos, et vous Tomlinson, venez ici, j’ai un mot à vous dire.

Les trois hommes restèrent en consultation à l’arrière, se retournant de temps en temps pour jeter un coup d’œil sur la galère qui leur donnait la chasse et qui les gagnait rapidement de vitesse.

Déjà on pouvait distinguer les figures des soldats assis à l’arrière, et le feu de la mèche que le canonnier tenait à la main.

— Holà ! cria un officier, et il ajouta en excellent anglais : « Mettez en panne ou nous tirons. »

— Qui êtes-vous et que voulez-vous ? cria Éphraïm Savage, d’une voix qu’on aurait entendue du rivage.

— Nous venons, au nom du roi, pour chercher un groupe de huguenots qui se sont embarqués à Rouen sur votre navire.

— Brassez le hunier de misaine et mettez en panne, commanda le capitaine. Une échelle le long du bord maintenant et vivement. Là, nous voilà prêts à les recevoir.

La manœuvre fut exécutée, et le navire resta immobile, se levant et plongeant avec la vague. La galère vint se ranger le long du bord, son canon de cuivre pointé sur la brigantine, et les soldats, le doigt appuyé sur la détente de leurs