Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/283

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rité ? Toujours est-il qu’un soupçon lui traversa l’esprit.

— Remontez, caporal, cria-t-il, remontez, il vaut mieux que vous restiez en haut.

— Et moi je trouve que vous êtes mieux en bas, dit le puritain, qui comprit le geste de l’officier.

Posant la semelle de sa botte à plat sur la poitrine du soldat, il l’envoya rouler avec l’échelle sur l’officier. En même temps, il donnait un coup de sifflet et, en un instant, le panneau fut remis en place et solidement assuré par des barres de fer.

Le sergent s’était retourné vivement au bruit du panneau retombant ; mais Amos Green, qui guettait son mouvement, le prit à bras le corps et le jeta à la mer. Au même moment, un coup de hache coupa l’amarre, le hunier fut remis en place et un seau d’eau salée inonda le canonnier, éteignant sa mèche et mouillant l’amorce de l’arme. Une grêle de balles siffla à travers les manœuvres du navire, mais sans lui faire d’autre mal que quelques éraflures dans sa coque, car le bateau dansait sur les vagues et il était impossible aux soldats de viser. Le brick filait maintenant, poussé par une bonne brise qui gonflait ses voiles. La caronade fit feu à la fin, et cinq petites déchirures dans le hunier montrèrent que la charge de mitraille avait porté trop haut. Un second coup ne l’atteignit même pas. Une demi-heure plus tard, un petit point noir à