Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/289

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de l’autre côté, là-bas, à Boston, et réellement je n’avais pas le temps de m’attarder.

L’officier haussa les épaules, et garda le silence.

— Que préférez-vous ? poursuivit Éphraïm, venir avec nous en Amérique ou retourner en France ?

— Retourner en France, si je puis retrouver mon chemin. Oh ! il faut que je retourne en France, ne serait-ce que pour dire un mot à cet idiot de canonnier !

— Il a fait tout ce qu’il a pu, mais nous avons jeté un seau d’eau sur sa mèche et sur sa poudre ; alors, vous comprenez… Mais voilà la France là-bas, ce nuage épais. Il y a un canot le long du bord, vous pouvez le prendre.

— Mon Dieu, quel bonheur ! Caporal Lemoine, venez, partons sur-le-champ.

— Attendez ! A-t-on jamais vu un homme s’embarquer ainsi. Monsieur Tomlinson, jetez dans ce canot un baril d’eau, avec une boîte de conserves et un paquet de biscuits. Hiram Jefferson, apportez deux avirons. Vous aurez à nager sans perdre de temps avec ce vent dans la figure, mais vous serez là-bas demain soir ; le temps est au fixe.

Les deux Français furent bientôt pourvus de tout ce qui leur était nécessaire, et ils poussèrent au large, salués par les cris de bon voyage ! Le hunier de misaine fut remis en place, et le Golden Rod tourna son beaupré vers l’ouest. Pendant plusieurs heures ils purent apercevoir le