Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/303

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fond de la grotte. Il y a deux heures, je pouvais à peine y introduire le doigt. Maintenant, j’y passerais à l’aise. Je vous dis que le bloc se sépare en deux.

Amos se dirigea vers le fond de la caverne et vit, comme le disait son ami, une large fente qui se prolongeait en arrière, dans la masse du bloc, produite, probablement, par le choc des vagues ou par le heurt terrible de leur navire. Il réveilla le capitaine Éphraïm et lui montra le danger.

— Nous sommes perdus si nous avons une voie d’eau dans notre coque, dit celui-ci. L’iceberg fond plus vite que je n’aurais cru.

Ils virent alors que les murs de glace, qui sous la lumière de la lune leur avaient paru absolument unis, étaient en réalités striés de profondes crevasses, d’où l’eau suintait continuellement. L’énorme masse était sillonnée de petits canaux comme un rayon de miel. Ils entendaient le bruit de l’eau, qui dégouttait et ruisselait dans l’Océan.

— Hé ! cria Amos, qu’est-ce que c’est que cela ?

— Quoi ?

— J’aurais juré que j’entendais appeler.

Le capitaine Éphraïm mit sa main au-dessus de ses yeux et examina l’Océan. Le vent était complètement tombé maintenant et la mer s’étendait à l’infini sans autre chose qui retînt l’œil qu’une grande épave noire, flottant près de l’endroit où avait disparu le Golden Rod.

— Nous devons être sur le passage de quelques navires, dit le capitaine, se parlant à lui-même.