Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/304

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Il y a les pêcheurs de morue ; nous sommes beaucoup trop au sud pour eux, je crois. Mais nous ne devons pas être à plus de deux cents milles de Port-Royal, en Arcadie, et nous sommes sur la route des navires de commerce du Saint-Laurent. Si j’avais trois pins de montagne, Amos, et une centaine de pieds de toile, j’installerais là-dessus un mât de fortune, capable de nous porter tout droit dans la baie de Boston. Mais qu’y a-t-il, Amos ?

Le jeune trappeur tendait l’oreille, la tête penchée en avant, les yeux fixes comme un homme cherchant à percevoir un bruit. Il allait répondre quand Catinat poussa un cri et tendit le doigt vers le fond de la grotte.

— Regardez la fente, maintenant.

Elle s’était élargie, au point que ce n’était plus une fente, mais un véritable couloir.

— Passons à travers, dit le capitaine.

— Cela ne peut nous conduire que de l’autre côté.

— Allons voir de l’autre côté, alors.

Il passa le premier et les deux autres le suivirent ; tout en glissant et trébuchant, ils finirent par atteindre l’autre face de l’iceberg, et se trouvèrent sur une sorte de plate-forme, à quelques pieds au-dessus de l’eau. Le travail de désagrégation de l’iceberg s’était fait beaucoup plus vite qu’ils ne l’avaient supposé, et la fente de la glace avait formé une série d’étages irréguliers jusqu’au sommet. Ils se mirent en état de gravir ces étages