Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/320

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qu’il avait donnée à Amos le jour où ils étaient allés ensemble à Versailles.

C’était donc un signal et Amos ne l’avait pas abandonné ! Il s’habilla en toute hâte et monta sur le pont. La nuit était noire, et il ne pouvait rien distinguer, mais les pas réguliers qui se faisaient entendre à l’avant du navire, lui prouvèrent que les sentinelles veillaient. Il se pencha par-dessus la lisse et chercha à distinguer dans l’obscurité. Au bout d’un instant il aperçut vaguement la silhouette d’un canot.

— Qui est là ? demanda quelqu’un à voix basse. Est-ce vous, Catinat ?

— Oui.

— Nous venons vous chercher.

— Dieu vous bénisse, Amos.

— Votre femme est-elle là ?

— Non, mais je vais l’éveiller.

— Bien. Mais d’abord prenez cette corde. Maintenant remontez l’échelle.

Catinat prit le bout de ligne qui lui était lancé et, l’attirant à lui, il s’aperçut qu’elle était attachée à une échelle de corde munie de deux crochets. Il la mit en place et descendit doucement dans la partie du navire réservée aux dames ; comme aucune surveillance n’était exercée de ce côté, il put arriver facilement près de sa femme à qui il expliqua en peu de mots la situation. Moins de dix minutes après, Adèle était habillée et, après avoir fait un petit paquet de ce qu’elle avait de précieux, elle se glissa hors de la cabine. Ils montèrent en-