Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/334

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tout danger du pirate était écarté, mais pourtant la pensée de celui-ci était loin d’avoir disparu de l’esprit du vieux loup de mer occupé à ce moment à surveiller le bateau des agents qui venaient de quitter le quai de la douane.

— Je vous parie tout ce que vous voudrez, Morgan, dit-il à son second, que l’agent, dès qu’il ouvrira la bouche, va nous parler de Sharkey.

— Eh bien, capitaine, je veux bien risquer un dollar d’argent, répondit le vieux marin, solide gaillard originaire de Bristol.

Les rameurs nègres amenèrent le canot le long du navire, et le douanier vêtu de blanc escalada l’échelle de corde.

— Soyez le bienvenu, capitaine Scanow, s’écria-t-il. Avez-vous appris la dernière nouvelle à propos de Sharkey ?

Le capitaine sourit en regardant son second.

— Quelle nouvelle diablerie a-t-il faite ? demanda-t-il.

— Quelle diablerie ? Vous n’en avez donc pas entendu parler alors ? Comment ; mais nous l’avons ici à Basse-Terre, sous les verrous ! Il a été jugé mercredi dernier et on va le pendre demain matin.