Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/346

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agrès comme s’il voulait connaître à fond toutes les manœuvres. Pour remédier à la faiblesse de sa vue, il obtint sans difficulté du capitaine que le matelot de la Nouvelle-Angleterre, celui-là même qui avait été recueilli dans un canot abandonné, fût attaché à sa personne et se tînt à côté de lui quand il jouait aux cartes pour compter les points, car il était incapable de distinguer le roi du valet.

Il semblait tout naturel que Evanson se fît un plaisir d’être agréable au gouverneur, car l’un avait été la victime de l’infâme Sharkey, et l’autre l’avait vengé. On voyait avec quel plaisir le gros Américain prêtait son bras à l’invalide. Quand la nuit était venue, il se tenait respectueusement derrière sa chaise, dans la cabine, posant son gros doigt aux ongles taillés court, sur la carte qu’il devait jouer. Quand ils arrivèrent à hauteur du cap Lizard, grâce au concours du marin, les poches du capitaine Scanow et de Morgan, le second, étaient à peu près à sec.

Ils n’avaient pas tardé d’ailleurs à s’apercevoir que tout ce qu’on leur avait raconté du caractère difficile de sir Charles Ervan était encore au-dessous de la vérité. Au moindre signe d’opposition, au pre-