Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/353

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l’ordonne, ou bien je vous apprendrai lequel de nous deux est le capitaine ou le quartier-maître. Attachez-le à la table !

— Je pensais que vous aviez l’intention de le faire rôtir, répondit le quartier-maître. Vous n’allez sûrement pas le laisser échapper ?

— Bien que vous et moi nous ayons été tous les deux abandonnés sur les côtes de Bahama, c’est encore moi qui dois commander ; et vous obéir. Êtes-vous donc devenu un traître pour discuter mes ordres ?

— Non, non, capitaine Sharkey, ne soyez donc pas si vif ! répondit le quartier-maître.

Et, soulevant Scanow comme s’il eût été un enfant, il l’allongea sur la table et, avec la dextérité du marin, il lui ligota les mains et les pieds avec une corde qu’il attacha en dessous, et le bâillonna avec la longue cravate qui avait orné le cou du gouverneur de Saint-Kitt’s.

— Maintenant, capitaine Scanow, nous allons prendre congé de vous, dit le pirate. Si j’avais avec moi une demi-douzaine de mes gaillards, j’aurais pu m’emparer de votre cargaison et de votre navire ; mais le joyeux Ned n’a pas pu trouver, dans votre équipage, un seul marin qui eût plus d’énergie qu’une souris. Je vois dans les environs