Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/55

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— Mais il y a quelqu’un qui a plus d’influence que moi.

— La favorite, de Montespan ?

— Non, ses beaux jours sont passés. C’est Mme de Maintenon.

— J’entends dire qu’elle a une grande piété.

— Très grande. Mais elle n’aime pas mon ordre. C’est une sulpicienne. Cependant, nous pouvons tous travailler dans un même but. Si vous lui parliez, monseigneur ?

— De tout mon cœur.

— Montrez-lui quel bon service elle rendrait à l’Église, en obtenant le bannissement des huguenots.

— Je le ferai.

— Et dites-lui qu’en retour nous ferons tous nos efforts pour… Il se pencha et murmura quelque chose à l’oreille du prélat.

— Oh ! il ne voudra jamais !

— Et pourquoi ? La reine est morte.

— La veuve du poète Scarron !

— Elle est de bonne maison. Son grand-père et celui du roi étaient de grands amis.

— Vous devez certainement connaître son cœur mieux que qui que ce soit. Mais une telle pensée ne m’était jamais entrée dans la tête.

— Eh bien, qu’elle y entre et n’en sorte pas. Si elle sert l’Église, l’Église la servira. Mais le roi me fait signe, au revoir.

La silhouette mince et noire disparut au milieu de la foule des courtisans, et le grand évêque de