Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/75

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batailleurs. Dalbert recula d’un pas, tenant toujours son pouce dans sa bouche, et abaissa son arme pendant qu’il regardait d’un air sombre le nouvel arrivant. Sa longue face jaune grimaçait de colère et ses petits yeux noirs luisaient de fureur et de vengeance inassouvie. Ses hommes avaient lâché leur victime, et se tenaient alignés, essoufflés et respirant bruyamment, tandis que le jeune homme s’appuyait contre le mur et époussetait de ses mains son habit noir tout en regardant son défenseur et ses assaillants.

— J’avais déjà un petit compte à régler avec vous, Dalbert, dit Catinat en tirant son épée.

— Je suis en service, d’ordre du roi, grogna l’autre.

— En garde, monsieur !

— Je suis en service, vous dis-je.

— En garde !

— Mais je n’ai pas de raison pour me battre avec vous !

— Vraiment ! Catinat fit un pas en avant et de la main ouverte il le frappa à travers le visage. Vous en avez une maintenant, je crois.

— Enfer et furies ! hurla le capitaine. Aux armes ! dragons. Holà ! descendez, là-haut. Arrêtez cet homme et emparez-vous du prisonnier. Holà, au nom du roi !

À son appel une demi-douzaine de dragons descendirent l’escalier en toute hâte, tandis que les trois autres s’avançaient vers leur premier adversaire. Mais celui-ci fit un bond de côté et saisit