Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/78

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— Oui, oui. Mais vous, monsieur, qui diable êtes-vous ?

— Capitaine Dalbert, Altesse, des dragons bleus de Languedoc.

— Eh ! je passais dans ma voiture, et je vous ai aperçu vous balançant en l’air la tête en bas. À quelle page de votre théorie lit-on cet exercice ? Mais si j’ai bien compris, le jeune homme vous a remonté à certaines conditions ?

— Il a juré qu’il quitterait la maison ! s’écria l’étranger ; malgré cela, dès que je l’ai eu ramené sur le balcon, il a lancé ses hommes après moi, et nous avons roulé tous ensemble dans l’escalier.

— Ma foi, vous me paraissez ne pas avoir laissé grand’chose derrière vous, dit Condé avec un sourire, en regardant les débris qui couvraient le plancher. Et ainsi vous avez manqué à votre parole, capitaine Dalbert ?

— Je ne pouvais pas traiter avec un huguenot et un ennemi du roi, dit le dragon d’un ton bourru.

— Vous pouviez bien traiter, paraît-il, mais non pas observer le traité. Et pourquoi l’avez-vous laissé aller, monsieur, quand vous aviez ainsi l’avantage ?

— J’ai cru à sa parole.

— Vous devez être d’une nature confiante.

— J’ai l’habitude d’avoir affaire aux Indiens.

— Eh ! Et vous croyez que la parole d’un Indien vaut mieux que celle d’un officier des dragons du roi ?