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CHAPITRE VII

LE NOUVEAU MONDE ET L’ANCIEN

Le jeune Américain fut bientôt prêt, mais Catinat s’attarda jusqu’à la dernière minute. Quand enfin il put s’arracher, à regret, de son tête-à-tête avec sa fiancée, il rajusta sa cravate, brossa son magnifique manteau et examina d’un œil critique la toilette de son compagnon.

Ils formaient vraiment un singulier contraste tandis qu’ils traversaient au pas de leurs chevaux les rues étroites et populeuses de la grande ville. Catinat, de cinq ans plus vieux que son compagnon, était bien le type de la grande nation à laquelle il appartenait, avec ses traits fins et délicats, son allure dégagée, sa moustache fièrement relevée, son corps svelte et élancé et pourtant vigoureux, moulé dans son brillant costume. Son nouvel ami cependant, plus fortement charpenté, avec sa carrure massive, sa figure énergique, était un type non moins parfait de cette forte race qui livrait ses plus terribles batailles et gagnait ses plus glorieuses victoires contre la