Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/97

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y a une figure délicieuse aussi dans la rue Saint-Martin.

— Vous me paraissez un connaisseur en beauté, bien que-vous n’ayez vécu que dans les bois.

— Oui, j’ai été tenu si éloigné de la société des femmes que, lorsque je me trouve en présence de l’une d’elles, je lui trouve invariablement quelque chose de tendre, de doux et de saint.

— Vous pourrez trouver des dames à la cour qui sont tendres et douces, mais vous chercherez longtemps, mon ami, avant de trouver celle qui est sainte. Celle-ci me ruinera si elle le peut faire, et, cela, simplement parce que j’ai fait mon devoir. Il est aussi difficile de se maintenir dans cette cour que de descendre les rapides de la Chine, quand vous avez un rocher à votre droite, un rocher à votre gauche et peut-être un autre devant vous ; si vous avez le malheur d’en effleurer un, vous n’avez guère de chances de vous en tirer, vous et votre pirogue d’écorce. Nos rochers, à nous, ce sont les femmes et, dans notre pirogue, nous portons toute notre fortune en ce monde. Ainsi, en voilà une qui voudrait me faire passer de son côté, et je suis tenté de croire que, au bout du compte, c’est le côté sûr.

Ils avaient franchi la grille du palais et la large avenue s’étendait devant eux remplie de voitures et de cavaliers.

Dans les allées sablées, se promenaient de belles dames en toilettes magnifiques ; au milieu des parterres de fleurs, la poussière d’eau des fon-