Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/103

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Les ouvriers n'étaient pas encore à leur travail.

Nous sortîmes donc par cette belle matinée pour nous asseoir sur le petit parapet de pierre qui sert à étendre les peaux.

-Je suis sorti ce matin pour voir où j'en suis de l'exercice au sabre, dit-il. Je m'aperçois que j'ai gardé toute ma vivacité pour un coup de pointu, mais pour les coups de taille je sens une raideur pénible. Je pourrais rendre quelques services à l'occasion, mais hélas! je ne suis plus le sabreur qui menait l'aile gauche du plus beau régiment de cavalerie qui ait jamais marché derrière les timbaliers. Le Seigneur m'avait donné, le Seigneur m'a ôté. Mais si je suis vieux et usé, j'ai le fruit de mes reins pour prendre ma place et manier la même épée pour la même cause. Vous partirez à ma place, Micah.

-Partir! où ?

-Chut, mon garçon, et écoutez. N'en dites pas trop long à votre mère, car les femmes ont le coeur sans force. Lorsqu'Abraham offrit son premier-né, je suis certain qu'il n'en parla guère à Sarah. Voici la lettre. Savez-vous qui est ce Rumbold ?

-Je suis sûr de vous avoir entendu parler de lui comme d'un de vos compagnons d'autrefois.

-C'est bien lui, un homme sûr et sincère. Il fut si fidèle-fidèle jusqu'au meurtre-que quand l'armée des Justes se dispersa, il ne