Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les amis ne sont pas si nombreux, croyez-vous, qu'on puisse passer devant eux sans saluer du pavillon. Par ma foi, si j'avais de l'artillerie, je vous aurais envoyé un boulet par les baux.

-Ne vous fâchez pas, capitaine, car le vétéran avait l'air contrarié, j'ai bien des sujets de préoccupation ce matin.

-Et moi aussi, matelot, répondit-il d'une voix plus douce, que dites-vous de mon gréement, hein ?

Il se tourna lentement en plein soleil, tout en parlant et je vis alors qu'il était vêtu avec une recherche peu ordinaire.

Il portait un habillement complet de drap bleu avec huit rangées de boutons, culottes pareilles, avec de gros flots de ruban attachés aux genoux.

Son gilet était d'une étoffe plus légère, semé d'ancres d'argent, avec une bordure de dentelle d'un doigt de largeur.

Sa botte était si large qu'on eût dit qu'il avait le pied dans un seau, et il portait un sabre d'abordage suspendu à un baudrier de cuir qui reposait sur son épaule droite.

-J'ai passé partout une nouvelle couche de peinture, dit-il en clignant de l'oeil. Caramba, le vieux bateau ne fait pas eau, encore. Que diriez-vous à présent, si j'étais sur le point de jeter une aussière à un petit bachot pour le prendre à l'attache.