Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/123

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pas.

J'avais l'esprit entièrement absorbé par les projets de mon père et les perspectives qui s'offraient à moi.

Mais il me paraissait impossible de refuser, car le vieux Salomon parlait du ton le plus convaincu.

Le seul parti à prendre était de laisser de côté l'affaire et de voir comment tournerait cette expédition.

-Souvenez-vous bien, Salomon, dis-je, que je ne veux pas franchir le seuil.

-Oui, oui, matelot, vous ferez comme vous voudrez. Nous aurons à marcher tout le temps contre le vent. Elle est aux écoutes, car je l'ai hélée hier soir, et je lui ai fait savoir que je porterais sur elle, à sept heures du quart du matin.

Tout en cheminant avec lui sur la route, je me disais que Phébé devrait être fort au courant des termes nautiques pour comprendre quelque chose aux propos du bonhomme, quand il s'arrêta court, et donna une tape sur ses poches.

-Diable! s'écria-t-il, j'ai oublié de prendre un pistolet.

-Au nom du ciel! dis-je tout effaré, qu'avez-vous besoin d'un pistolet ?

-Eh! mais pour faire des signaux, dit-il. C'est bien singulier que je n'aie pas pensé à cela. Comment un convoyeur saura-t-il ce qui se passe en avant de lui, si le navire amiral n'