Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/125

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e, et me laissa debout à la porte à claire-voie du jardin, où j'étais diverti autant que vexé de voir mes réflexions interrompues.

Et, en effet, le marin n'eut pas des peines bien grandes à faire agréer sa demande.

Il manoeuvra de manière à capturer sa prise, pour employer son propre langage.

J'entendis du jardin le bourdonnement de sa voix rude, puis un carillon de rire aigu finissant par un petit cri.

Cela signifiait sans doute qu'on se serrait de près.

Puis, il y eut un court instant de silence, et enfin je vis un mouchoir blanc s'agiter à la fenêtre, et je m'aperçus que c'était Phébé en personne qui le faisait voltiger.

Bah! c'était une fille pimpante, à l'âme tendre, et au fond du coeur, je fus enchanté que le vieux marin eût près de lui, pour le soigner, une telle compagne.

Ainsi donc voilà un excellent ami dont l'existence était définitivement fixée.

Un autre, que je consultais, m'assurait que je gaspillais mes meilleures années au village.

Un troisième, le plus respecté de tous, m'engageait franchement à me joindre aux insurgés, si l'occasion s'en présentait.

En cas de refus, j'aurais la honte de voir mon vieux père partir pour les combats, pendant que je languirais à l