Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/137

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Micah, dit mon père avec solennité... Non, femme, ne pleurez pas. Encouragez plutôt notre garçon par un mot affectueux et une figure gaie. Je n'ai pas besoin de vous dire de combattre comme un homme, sans rien craindre, dans cette querelle. Si le flux des événements de la guerre se dirige de ce côté-ci, il pourra se faire que vous retrouviez votre vieux père chevauchant près de vous. Maintenant mettons-nous à genoux et implorons la faveur du Tout-Puissant sur cette expédition.

Nous nous mimes tous à genoux dans la pièce basse, au plafond formé de grosses solives, pendant que le vieillard improvisait une ardente, une énergique prière pour notre succès.

À ce moment encore, pendant que je vous parle, je revois votre ancêtre, avec sa face aux traits marqués, à l'expression austère, aux sourcils réunis, avec ses mains noueuses jointes dans la ferveur de sa supplication.

Ma mère est agenouillée près de lui, les larmes coulant une à une sur sa douce et placide figure.

Elle étouffe ses sanglots de peur qu'en les entendant je ne trouve la séparation plus cruelle.

Les petits sont dans la chambre à coucher d'en haut, et le bruit de leurs pieds nus arrive jusqu'à nous.

Messire Saxon est vautré sur l'une des chaises de chêne, où il a posé un genou, tout e