Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/156

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'oserai dire qu'il y en avait bien d'autres qui pensaient comme lui.

De Dean à Salisbury, on va en droite ligne à travers de la lande, des marais, des bourbiers de chaque côté de la route, sans autre halte que le hameau d'Aldesbury, à cheval sur la limite même du comté de Wilts.

Nos montures, ragaillardies par un court repos, allaient d'un bon train.

Ce mouvement rapide, l'éclat du soleil, la beauté du matin, tout concourait à nous égayer l'esprit, à nous remonter, après l'abattement que nous avaient causé notre longue chevauchée nocturne et l'incident du voyageur assassiné.

Les canards sauvages, les macreuses, les bécasses partaient à grand bruit des deux côtés de la route au son des fers des chevaux.

Une fois, une harde de daims rouges se dressa au milieu de la fougère et s'enfuit dans la direction de la forêt.

Une autre fois, comme nous passions devant un épais bouquet d'arbres, j'entrevis une créature de formes indécises, à demi cachée par les troncs des arbres, et qui était sans doute, à ce que j'imagine, un de ces boeufs sauvages dont j'ai entendu les paysans parler, êtres, qui, d'après eux, habitent les profondeurs des forêts du sud et sont si farouches, si intraitables que nul n'ose en approcher.