Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/171

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-Vous parlez raison, Ogilvy, dit l'autre officier en reprenant son siège près de la table et essuyant les cartes qui avaient été éclaboussées par le vin.

«Si la comparaison avait été faite par un officier de la garde de Louis dans le but d'insulter et par bravade, il aurait été à propos pour nous de risquer une passe.

«Mais ces mots venant d'un Anglais mûri par l'expérience ne peuvent constituer qu'une critique instructive dont on devrait profiter au lieu de s'en fâcher.

-C'est vrai, Ambroise, répondit l'autre, sans des critiques de cette sorte, une armée moisit sur place, et elle ne peut espérer de se maintenir au niveau de ces troupes continentales qui rivalisent sans cesse entre elles à qui deviendra la plus efficace.

Je fus si enchanté d'entendre ces officiers faire ces remarques pleines de bon sens, que je fus vraiment heureux d'avoir l'occasion de faire plus ample connaissance avec eux par l'intermédiaire d'une bouteille d'excellent vin.

Les préjugés de mon père m'avaient amené à croire qu'un officier du Roi ne pouvait être autre chose qu'un composé du fat et du fanfaron, mais je reconnus, devant la réalité, que cette idée-là était comme presque toutes celles qu'on accepte de confiance, dépourvue de tout fondement.

En fait, s'ils avaient été vêtus d'habits moins