Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ennuyeuse.

Son peu d'importance, ainsi que nous l'espérions, ferait oublier à la cavalerie royale de le surveiller.

Nous étions parvenu à l'endroit où ce chemin de traverse se détache de la route principale, quand nous entendîmes derrière nous le bruit des pas d'un cheval.

-En voici un qui ne craint pas de galoper, remarquai-je.

-Faisons halte ici dans l'ombre! cria Saxon.

Puis d'une voix basse et rapide.

-Assurez-vous que votre épée joue bien dans le fourreau. Il faut qu'il ait un ordre à transmettre pour aller de ce train en pleine nuit.

À force de sonder du regard l'obscurité de la route, nous finîmes par entrevoir une tache indécise qui bientôt prit la forme d'un homme à cheval.

Le cavalier était presque sur la même ligne que nous, avant qu'il se fût aperçu de notre présence.

Alors il poussa son cheval d'un geste singulier et maladroit et fit demi tour de notre côté.

-Micah Clarke est-il ici ? dit-il d'une voix dont le timbre m'était étrangement familier.

-Je suis Micah Clarke, dis-je.

-Et moi, je suis Ruben Lockarby, s'écria celui qui nous poursuivait, en prenant une intonation héroï-comique. Ah! Micah, je vous embrasserais, si je n'étais pas sûr qu'en