Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Un ou deux milles de plus nous tireront d'affaire. Mais voici quelque chose qui ne me plaît pas.

-Qu'est-ce qui ne vous plaît pas.

-Ces chevaux, et leur frayeur. À certains moments les animaux peuvent voir et entendre mieux que nous, ainsi que je serais en état de le prouver par divers exemples tirés de ma propre expérience sur le Danube ou dans le Palatinat, si le moment et l'endroit s'y prêtaient. Encore un effort, avant de nous reposer!

Les chevaux fatigués répondirent bravement à l'appel, et parcoururent ainsi à grand-peine un assez long trajet sur ce sol inégal.

Nous songions à nous arrêter pour tout de bon et nous allions nous féliciter d'avoir vaincu nos poursuivants par la fatigue, lorsque tout à coup retentit le coup de voix semblable à un son de cloche, et cette fois bien plus sonore qu'il n'avait été jusqu'alors, si sonore même qu'il était évident que nous avions les chiens presque sur les talons.

-Maudits mâtins! cria Saxon, en éperonnant son cheval, et s'élançant en avant de nous, voilà ce que je craignais. Ils leur ont ôté leur laisse. Impossible d'échapper à ces démons, mais nous pouvons choisir un endroit pour leur faire tête.

-En avant, Ruben, m'écriai-je, nous n'avons plus affaire qu'aux chiens maintenant. Leurs maîtres les ont lâchés pour retourner à Salisbury.