Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/197

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la supériorité sur lui, mais on ne peut compter sur rien de semblable avec des bêtes.

Nous savions que les êtres, à l'attaque desquels nous étions en proie, ne cesseraient pas de nous sauter à la gorge tant qu'ils auraient un souffle de vie dans le corps.

Puis, on sent, au fond du coeur que la lutte est inégale, car votre vie est chose précieuse, au moins pour vos amis, tandis que leur vie... qu'est-elle ?

Toutes ces pensées, et bien d'autres encore, se présentèrent rapidement à notre esprit pendant que l'épée à la main, nous attendions l'arrivée des mâtins, rassurant de notre mieux nos chevaux effrayés.

Et nous n'eûmes pas longtemps à attendre.

Un autre aboiement long, sonore, retentissant comme le tonnerre, fut suivi d'un profond silence, où l'on percevait à peine la respiration rapide et agitée des chevaux.

Puis, tout à coup, sans bruit, une énorme bête, couleur de tan, son noir museau contre terre, avec des lèvres pendantes de chaque côté de la mâchoire, passa au clair de lune entre les rocs, puis disparut dans les ténèbres, plus loin.

Elle ne s'arrêta pas, ne se détourna pas un instant.

Elle poursuivit sa course, tout droit devant elle, sans regarder à droite ni à gauche.

Presque aussitôt derrière elle, une autre se