Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/198

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montra, puis une troisième, toutes les trois de taille énorme, et paraissant d'autant plus grosses et plus terribles, qu'elles se trouvaient dans une lumière indécise et mobile.

De même que la première, elles ne firent aucune attention à notre présence.

Elles partirent par grands bonds sur la piste de Decimus Saxon.

Je laissai passer le premier et le second des chiens, car j'avais à peine le temps de voir qu'ils ne s'occupaient pas du tout de nous.

Mais quand le troisième se trouva par un bond en pleine lumière, je tirai de la fonte de droite mon pistolet, je posai son long canon sur mon bras gauche et je fis feu sur lui au passage.

La balle alla au but, car l'animal jeta un farouche hurlement de rage et de douleur, mais resta collé à la piste, sans dévier, sans se retourner.

Lockarby fit feu de son côté au moment où l'animal disparaissait dans les broussailles, mais sans produire d'effet visible.

Les grands chiens avaient passé si vite et avec si peu de bruit, qu'on eût pu les prendre pour les redoutables et silencieux esprits de la nuit, les chiens fantômes du chasseur Herne, sans le lugubre aboiement qui avait succédé à mon coup de feu.

-Quelles brutes! s'écria mon camarade. Qu'allons-nous faire, Micah ?