Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/201

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qui chassait la loutre, au moment où les chiens avaient atteint la proie et la mettaient en pièces.

Le coeur défaillant, je tirai mon épée, bien résolu à venger la mort de mon compagnon sur ces démons à quatre pattes, si nous arrivions trop tard pour le sauver.

Nous franchîmes par bonds une épaisse lisière de genêts et d'ajoncs emmêlés et nous nous trouvâmes devant une scène si différente de celle que nous attendions que dans notre étonnement, nous arrêtâmes nos chevaux.

Nous avions devant nous une clairière de forme circulaire, qu'illuminait l'éclat argenté de la lune.

Au centre se dressait une pierre gigantesque, l'un de ces hauts et noirs piliers qu'on trouve épars dans toute la plaine, et surtout dans l'endroit nommé Stonehenge.

Celle-ci devait avoir au moins quinze pieds de haut.

Elle avait été certainement verticale, mais le vent, les intempéries, le tassement du sol l'avaient inclinée graduellement à un angle tel qu'un homme agile pouvait grimper jusqu'à son extrémité.

Au sommet de ce bloc antique, Decimus Saxon, les jambes croisées, immobile, pareil à une étrange idole sculptée du temps jadis, était assis, et tirait tranquillement des bouffées de