Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/203

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par terre presque sous la mâchoire de l'animal.

La chose aurait peut-être mal tourné pour Ruben, s'il avait été abandonné à ses propres ressources.

Il arrivait à grand-peine à éloigner un court instant de sa gorge les dents cruelles; mais à la vue de cet accident, je pris le pistolet qui me restait, je sautai à bas de mon cheval, et je déchargeai mon arme dans le flanc de la bête, pendant qu'elle se débattait contre mon ami.

Le chien jeta un dernier hurlement de rage et de douleur.

Dans un dernier et impuissant effort, il allongea le cou pour donner un coup de dent.

Puis, il s'affaissa lentement et tomba sur le flanc, pendant que Ruben se dégageait de dessous, effaré, contusionné, mais sans avoir autrement souffert de sa périlleuse chute.

-Voilà ma première dette avec vous, Micah, dit-il d'un ton reconnaissant. Je vivrai peut-être assez pour m'en acquitter.

-Et je vous suis redevable à tous les deux, dit Saxon, qui était descendu de son refuge. Moi aussi, je paie mes dettes, pour le bien comme pour le mal. J'aurais pu rester là jusqu'au jour où j'aurais mangé mes bottes montantes, car je n'avais guère de chance de jamais redescendre. Santa Maria! Quel beau coup de sabre vous avez donné là, Clarke! La tête de l'animal a été coupée en deux