Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/221

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s Allemands du Nord ne sont pas en armes contre les Suédois ou les Français, les Allemands du Sud sont sûrs d'avoir sur les bras les Janissaires.

-En effet, je portai les armes quelque temps au service des Provinces-Unies, ce qui me mit plus d'une fois face à face avec mes vieux ennemis les Têtes-Rondes.

«Olivier avait prêté aux Français la brigade de Reynolds, et Louis fut enchanté d'avoir à son service des troupes aussi éprouvées. Par Dieu, je me trouvai sur la contrescarpe à Dunkerque, et il m'arriva d'applaudir à l'attaque alors que mon devoir aurait été d'encourager la défense.

«Mon coeur s'enfla d'orgueil quand je vis ces gaillards, tenaces comme des bouledogues, grimper sur la brèche leurs piques traînant derrière eux, chantant leurs psaumes d'une voix qui ne tremblait pas, bien que les balles partissent autour d'eux aussi denses que les abeilles au moment de l'essaimage.

«Et quand ils en furent au corps à corps avec les Flamands, je vous réponds qu'ils poussèrent un cri où il y avait tant de joie soldatesque que mon orgueil de retrouver de pareils Anglais l'emporta sur ma haine contre des ennemis.

«Mais ma carrière militaire ne fut pas de longue durée, car la paix fut bientôt conclue.

«Alors je me remis à l'étude de la chimie pour laquelle j'avais une grande passion, d'abord sous Vorhaager de Leyde, puis avec De Huy, de