Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/229

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-Arrêtez, Saxon, arrêtez, criai-je avec colère, que dirait notre hôte, s'il nous surprenait.

-Bon, il ne devrait pas garder des choses pareilles sous son toit. Avec un ciseau ou un poignard, on pourrait peut-être forcer le couvercle.

-Par le ciel, dis-je à demi-voix, si vous l'essayez, je vous couche sur le dos.

-C'est bon, c'est bon, jeune Anak, ce n'était qu'une fantaisie, pour jeter encore un coup d'oeil sur le trésor. Maintenant, si c'était un partisan dévoué du Roi, ce serait là une belle prise de guerre. N'avez-vous pas remarqué qu'il prétendait avoir été le dernier Royaliste qui ait tiré l'épée en Angleterre et qu'il a reconnu que sa tête avait été mise à prix comme rebelle ? Votre père, tout pieux qu'il est, n'éprouverait guère de componction à dépouiller un pareil Amalécite. En outre, ne l'oubliez pas, il n'est pas plus embarrassé pour faire de l'or, que votre bonne mère ne le serait pour faire des beignets aux framboises.

-En voilà assez, répondis-je d'un ton âpre, inutile de discuter! Couchez-vous, ou j'appelle notre hôte et je lui apprends à quel personnage il a donné l'hospitalité.

Saxon, après avoir poussé maints grognements, prit enfin le parti d'étendre ses longs membres sur une natte, pendant que je me reposais à côté de lui.