Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/245

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

e fer, et oscillait d'un mouvement monotone en avant et en arrière, au souffle de la brise matinale.

Nous avions arrêté nos chevaux, et nous regardions en silence cette enseigne de la mort, quand l'objet qui nous avait semblé être un paquet de guenilles jeté au pied de la potence, remua soudain et se tourna vers nous montrant la figure ravagée d'une vieille femme, si profondément empreinte de passions mauvaises, si méchante dans son expression, qu'elle nous inspira plus d'horreur encore que l'objet impur qui se balançait au-dessus de sa tête.

-Gott in Himmel! s'écria Saxon, c'est toujours ainsi. Une potence attire les sorcières aussi fort qu'un aimant attire les aiguilles. Toute la sorcellerie du pays veut s'installer autour, comme des chats autour d'une jatte de lait. Méfiez-vous d'elle, car elle a le mauvais oeil.

-Pauvre créature, c'est plutôt le mauvais estomac qu'elle a, dit Ruben en poussant son cheval vers la femme. Qui a jamais vu un pareil sac à os. Je parie qu'elle est en train de mourir, faute d'une croûte de pain.

La créature gémit et tendit deux griffes décharnées pour saisir la pièce d'argent que mon ami lui avait jetée.

Ses yeux noirs à l'expression farouche, son nez en forme de bec, les os desséchés sur lesquels