Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/251

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Nous franchîmes la rivière de Brue sur un bon pont de pierre et nous arrivâmes enfin à la petite ville campagnarde qui était le but de notre course.

Elle s'étend au milieu d'une vaste étendue de prairies, de vergers, et de pacages fertiles.

De la hauteur qui domine la ville, notre vue se promena sur la plaine que nous avions laissée derrière nous, sans apercevoir trace de soldats.

Nous apprîmes aussi d'une vieille femme de l'endroit qu'une troupe des Yeomen du Comté de Wilts avait bien passé par là, le jour précédent, mais qu'il n'y avait pas de soldats établis dans le pays.

Ainsi rassurés, nous fîmes hardiment notre entrée à cheval dans la ville, et nous eûmes bientôt trouvé le chemin de la principale hôtellerie.

J'ai un vague souvenir d'une vieille église située sur une hauteur, et d'une bizarre croix de pierre dans la place du Marché, mais assurément de tous les souvenirs que j'ai emportés de Bruton, aucun ne m'est plus agréable que celui de la figure épanouie de la maîtresse de l'hôtellerie, et des plats fumants qu'elle nous servit sans perdre de temps.