Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/254

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honneur que vous me faites-là, s'écria Dame Robson, en minaudant; je vais descendre à la cave et j'apporterai une bouteille du meilleur.

-Non, par ma foi d'homme, vous n'irez pas, dit Saxon en se levant brusquement. Où sont donc ces endiablés fainéants de domestiques, pour que vous soyez réduite à faire des besognes serviles ?

Et installant la veuve sur une chaise, il partit à grand bruit pour la grande salle, où nous l'entendîmes jurer après les garçons, les traiter de bande de coquins qui se donnent l'air affairé, qui abusent de l'angélique bonté de leur maîtresse et de son incomparable douceur de caractère.

-Voici le vin, belle Mistress, dit-il en lui tendant une bouteille de chaque main. Permettez-moi de remplir votre verre. Ah! comme il coule clair et jaune, pareil à de la première cuvée. Ces coquins se remuent quand ils sentent qu'ils ont un homme pour les commander.

-Ah! s'ils pouvaient toujours être ainsi, dit la veuve, d'un ton significatif, en jetant à notre compagnon un regard langoureux. À vous, monsieur... Et à vous aussi, mes jeunes messieurs, ajouta-t-elle en portant le verre à ses lèvres. Plaise à Dieu que l'insurrection prenne bientôt fin, car à en juger par votre bel équipement, vous êtes au service du Roi.

-Ses affaires nous appellent dans l'Ouest, dit