Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/260

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pour la vieillesse. Vole, ma belle, remue tes jolis petits pieds, car, pardieu, j'ai la gorge comme du cuir. C'est vrai, j'ai pas mal bu la nuit dernière, et cependant je n'avais pas assez bu, car en m'éveillant j'étais aussi sec qu'une concordance.

Saxon était assis à la table, ne disant mot, mais jetant sur l'inconnu, à travers ses paupières mi-closes, un regard si sournois de ses yeux brillants, que je redoutai d'assister à une autre querelle comme celle que nous avions eue à Salisbury, et qui peut-être tournerait plus mal encore.

Mais finalement la méchante humeur que lui causaient les façons sans gêne et l'empressement du galant auprès de l'hôtelière se réduisirent à quelques jurons prononcés à demi-voix, et il alluma sa longue pipe, sa ressource infaillible quand il était contrarié.

Quant à Ruben et à moi, nous examinions notre nouveau compagnon avec un mélange de surprise et d'amusement, car son extérieur et ses façons étaient bien propres à exciter l'intérêt de deux jeunes gens sans expérience comme nous.

J'ai dit qu'il était vêtu à la dernière mode.

Telle était, en effet, l'impression qu'il produisait au premier coup d'oeil.

Sa figure était maigre, aristocratique, son nez fort, ses traits délicats, son air gai, ins