Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/299

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un daim à la course à deux cents pas. Notre vie est entre les mains du Seigneur, mais du moins nous expédierons avant nous deux de ces bouchers mercenaires.

— Avec autant de plaisir que quand nous avons tué des fouines ou des chats sauvages, s’écria l’autre en se glissant sous la charrette. Maintenant nous veillons sur la chasse gardée du Seigneur, frère Wat, et vraiment ces gens-là sont du nombre. Les bêtes nuisibles qui l’infestent.

— Que tous ceux qui ont des pistolets se rangent derrière la charrette, dit Saxon, en attachant sa jument à la haie, et nous fîmes comme lui… Clarke, chargez-vous de la droite, avec Sir Gervas, tandis que Lockarby aidera Maître Pettigrue à veiller sur la gauche. Vous autres, placez-vous en arrière, avec des pierres. Si l’on venait à forcer nos barricades, lancez vos coups de faux aux chevaux. Une fois à terre, les cavaliers sont incapables de vous résister.

Un sourd et sombre murmure, indiquant une ferme résolution, s’éleva du milieu des paysans, mêlé d’exclamations pieuses et de quelques lambeaux d’hymnes ou de prières.

Tous avaient tiré de dessous leurs manteaux quelque arme rustique.

Dix ou douze d’entre eux avaient des pétrinaux qui, à en juger d’après leur air antique et la rouille qui les couvrait, paraissaient devoir