Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/308

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mon-Espoir-est-là-haut. Est-ce que nous n'allons pas faire une sortie, et livrer bataille aux enfants de l'Antéchrist ? Allons nous rester ici comme des oiseaux de bois sur lesquels les soldats s'exercent à tirer à une fête de village ?

-Il y a une grange de pierre là-haut, sur la pente, fis-je remarquer. Si nous qui avons des chevaux, et quelques autres, nous pouvions occuper les dragons, le peuple réussirait peut-être à s'y rendre et il serait ainsi à l'abri du feu.

-Au moins laissez-nous, moi et mon frère, leur rendre une ou deux balles, s'écria un des tireurs postés entre les roues.

Mais à toutes nos prières, à tous nos conseils, notre chef répondait en secouant la tête, et il continuait à balancer ses longues jambes sur les côtés de la charrette, et à tenir les yeux attentivement fixés sur les cavaliers, dont un grand nombre avaient mis pied à terre et appuyaient leurs carabines sur les croupes de leurs chevaux.

-Cela ne peut pas durer, monsieur, dit le ministre, d'une voix basse et grave, il y a encore deux hommes d'atteints.

-Quand même il y en aurait cinquante de plus, répondit Saxon, nous devons attendre qu'ils chargent. Que feriez-vous, mon homme ? Si vous quittez cet abri, vous serez coupés et anéantis jusqu'au dernier. Quand vous aurez vu la guerre autant que moi, vous apprendrez à vous accommoder tranquillement de ce qui est inévitable.