Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/315

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où ils pussent reformer leurs rangs en désordre. Un grand cri d'enthousiasme et de reconnaissance se fit entendre parmi les paysans ravis.

Ils sautèrent par-dessus les barricades, tuèrent ou mirent hors de combat les quelques soldats non blessés qui n'avaient pu ou qui n'avaient pas voulu suivre leurs compagnons dans leur fuite.

Les vainqueurs s'emparèrent avec empressement des carabines, épées et bandoulières, car plusieurs d'entre eux avaient servi dans la milice et savaient fort bien manier les armes qu'ils avaient conquises.

Mais la victoire était encore loin d'être complète.

L'escadron de flanc avait hardiment abordé la haie.

Une douzaine au moins de cavaliers s'y étaient frayés passage, malgré la pluie de pierres et les coups de pique et de faux lancés avec une énergie désespérée.

Dès que les dragons, avec leurs longs sabres et leurs cuirasses, furent au milieu des paysans, ils eurent une grande supériorité sur eux et bien que les faucilles eussent abattu plusieurs chevaux, les soldats continuaient à jouer du sabre et à tenir en respect la résistance farouche de leurs adversaires mal armés.

Un sergent de dragons, homme très résolu, et d'une force prodigieuse, semblait commander le peloton et encourageait ses hommes tant par ses paroles que par son e