Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/318

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Il ne se montra pas plus accueillant à l'égard du Révérend Josué Pettigrue, quand celui-ci parla, en sa qualité de pasteur, de monter sur la charrette, pour prononcer les quelques paroles encourageantes et onctueuses que comportait la situation.

-Il est vrai, bon Maître Pettigrue, que nous sommes obligés à bien des éloges et des actions de grâce et qu'il nous faut rivaliser de douce et sainte émulation pour célébrer la bénédiction qui a été répandue sur Israël, dit-il, mais le temps n'est pas encore venu. Il y a une heure pour la prière, il y a une heure pour le labeur. Écoutez-moi, l'ami, dit-il à l'un des prisonniers. À quel régiment appartenez-vous ?

-Ce n'est pas à moi de répondre à vos questions, répondit l'homme d'un ton rude.

-Non ? Alors nous allons essayer si une corde autour du crâne, bien serrée au moyen d'une baguette de tambour, ne vous déliera pas la langue, dit Saxon en rapprochant sa figure de celle du prisonnier et le regardant dans les yeux d'un air si féroce que l'homme recula d'effroi.

-C'est un escadron du second régiment de dragons, dit-il.

-Et le régiment même, où est-il ?

-Nous l'avons laissé sur la route d'Ilchester et de Landport.

-Vous entendez ? dit notre chef. Nous n'avons pas un moment à perdre, autrement nous pourrons