Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/57

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métallique auquel nous ne comprenions rien.

Le bruit se rapprocha et nous finîmes par apercevoir une vague silhouette sortir de l'obscurité sur l'autre bord.

Elle s'arrêta un instant pour épier aux alentours.

Puis elle se dirigea vers le pont.

Ce fut seulement quand le personnage mit le pied sur le pont, et s'avança avec précaution pour le traverser, que nous distinguâmes des contours qui nous étaient familiers.

Alors nous comprimes la terrible vérité.

L'individu que nous avions pris pour l'avant-garde ennemie n'était rien moins que le curé Pinfold, et c'était la chute rythmée du bout de sa canne que nous avions entendu entre chacun de ses pas.

Paralysé par cette vue, nous restâmes là sans pouvoir l'avertir.

Nous n'étions plus qu'une rangée de prunelles immobiles.

L'orgueilleux ecclésiastique fit un premier pas, un second, un troisième.

Alors on entendit un craquement sonore, et il disparut au milieu d'un vaste éclaboussement dans le ruisseau au cours rapide.

Il avait dû choir sur le dos, car nous distinguions au-dessus de la surface la courbe de son ventre majestueux, pendant qu'il se dé