Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/79

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-Nous avons entendu un coup de feu sur le brick ? demanda Ruben.

-C'était Nonus, mon frère qui tirait sur moi, fit remarquer l'inconnu, en hochant la tête avec tristesse.

-Mais il y a eu un second coup de feu.

-C'était moi qui tirais sur mon frère Nonus.

-Grands Dieux! m'écriai-je, j'espère que vous ne l'avez pas atteint.

-Oh! tout au plus une éraflure en pleine chair, répondit-il. Mais j'ai jugé préférable de partir, de peur que l'affaire ne tournât en querelle. Je suis sûr que c'est lui qui a fait partir le canon de neuf livres quand j'étais à l'eau. Le boulet a passé si près qu'il a séparé ma chevelure. Il a toujours été excellent tireur au fauconneau, ou au mortier. Il ne pouvait avoir grand mal, puisqu'il a eu le temps de descendre de la poupe sur le pont.

Il y eut ensuite un instant de silence, pendant lequel l'inconnu prit dans sa ceinture un long couteau, dont il se servit pour nettoyer sa pipe.

Ruben et moi, nous primes nos rames, nous relevâmes nos lignes emmêlées, qui avaient traîné derrière le bateau, et nous nous mîmes en mesure de regagner la côte.

-Il s'agit maintenant de savoir où nous allons, dit l'inconnu.

-Nous descendons la baie de Langston, répondis-je.