Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/82

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de paix, quand nous arriverons à Havant.

Je crois que le sang-froid de notre passager l'abandonna un instant et qu'une expression d'inquiétude parut sur sa figure.

-Attendez un instant, dit-il, vous vous nommez Clarke, et vous habitez Havant, à ce que j'apprends. Êtes-vous un parent de Joseph Clarke, l'ancien Tête-Ronde de cette ville ?

-C'est mon père, répondis-je.

-Écoutez bien, maintenant, s'écria-t-il, après un fort éclat de rire. J'ai un talent particulier pour retomber sur mes pieds. Regardez cela, mon garçon, regardez cela.

Il tira de sa poche intérieure une liasse de lettres enveloppée dans un carré de toile cirée, en prit une, et la mit sur mon genou.

-Lisez, dit-il, en la montrant de son long doigt maigre.

L'adresse, en gros caractères bien nets, était ainsi conçue:

«À Joseph Clarke, marchand de cuirs à Havant. Par les mains de Maître Decimus Saxon, propriétaire pour une part du vaisseau La Providence, allant d'Amsterdam à Portsmouth».

Elle était scellée des deux côtés d'un gros cachet rouge, et consolidée en outre par une large bande de soie.

-J'en ai vingt-trois autres à remettre dans le pays, remarqua-t-il. Voilà qui indique ce que l'on pense de Decimus Saxon. J'ai dans mes