Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/95

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dans la chambrée. Ainsi donc Dick va reprendre le harnais! Il lui était impossible de rester tranquille, tant qu'il y avait un coup à donner pour la foi foulée aux pieds. Si le flot de la guerre s'avance de ce côté-ci, moi aussi... qui sait, qui sait ?

-Et voici un combattant solide, dit Saxon en posant sa main sur mon bras. Il a du nerf et des muscles, et sait parler fièrement à l'occasion, ainsi que j'ai de bonnes raisons pour le savoir, quoique nous ne nous connaissions que depuis peu. Ne pourrait-il pas se faire qu'il frappe, lui aussi, son coup dans cette querelle ?

-Nous discuterons de cela, dit mon père d'un air pensif, en me regardant par-dessous ses sourcils en broussailles, mais je vous en prie, Maître Saxon, donnez-nous quelques autres détails sur cette affaire. À ce que j'ai appris, mon fils Micah vous a tiré des flots. Comment y étiez-vous tombé ?

Decimus Saxon fuma sa pipe pendant plus d'une minute sans rien dire, en homme qui passe la revue des événements pour les ranger en bon ordre.

-Voici de quelle façon la chose arriva, dit-il enfin. Lorsque Jean de Pologne chassa le Turc des portes de Vienne, la paix s'établit parmi les Principautés, et maint cavalier errant, comme moi, se trouva sans emploi. Il n'y avait plus de guerre nulle part, si ce n'est de menues