Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/97

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c'était peu de chose, et que cette somme serait prélevée sur les profits, de notre affaire. Ils ont allégué que j'avais promis de payer d'avance et qu'il leur fallait l'argent. Alors je me suis mis en mesure de prouver tant par la méthode d'Aristote que par celle de Platon, et la méthode déductive que n'ayant point de guinées en ma possession, il m'était impossible d'en payer un millier, je leur fis remarquer en même temps que la participation prise à l'affaire par un honnête homme était en elle-même une ample compensation pour l'argent, attendu que leur réputation avait quelque peu souffert. En outre, donnant une nouvelle preuve de ma franchise et de mon esprit conciliant, je leur proposai une rencontre à l'épée ou au pistolet, avec l'un quelconque d'entre eux, proposition qui aurait satisfait tout cavalier épris d'honneur. Mais leurs âmes basses et mercantiles leur suggérèrent de prendre deux mousquets, Nonus en déchargea un sur moi, et il est probable que Quartus l'aurait imité, si je ne lui avait arraché l'arme des mains, et si je ne l'avais fait partir pour empêcher un nouveau méfait. Je crains bien qu'en la déchargeant, un des lingots n'ait fait un trou dans la peau de mon frère Nonus. Voyant qu'il pourrait bien survenir d'autres complications à bord du navire, je pris le parti de le quitter sur le champ, et pour ce faire, il me fallut ôter mes belles bottes à revers, qui, à en croire Vanseddars