Page:Doyle - Nouveaux Exploits de Sherlock Holmes.djvu/202

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comprenant tout à coup qu’il venait de pénétrer au plus profond de ma pensée, je me redressai, et le regardant avec effarement :

— Qu’est-ce que cela veut dire, Holmes, demandai-je. Voilà qui dépasse tout ce que j’avais pu imaginer jusqu’ici.

Il rit de bon cœur de ma stupéfaction.

— Vous vous souvenez, dit-il, que je vous lisais, il y a quelque temps, un passage de Poe, dans lequel un habile logicien suit la pensée de son compagnon, sans que celui-ci lui parle. Vous avez qualifié ce fait de pur tour de force. Je vous fis alors remarquer que cela m’arrivait aussi, et vous n’avez pas voulu me croire.

— Vraiment ?

— Vous ne l’avez peut-être pas dit, mon cher Watson, mais je l’ai compris au mouvement de vos sourcils. Donc, en vous voyant jeter votre journal et vous plonger dans une profonde rêverie, j’ai saisi avec joie l’occasion de lire votre pensée, et de vous prouver que je savais pénétrer jusqu’au fond de vous-même.

Un peu interloqué, je repris :

— Dans l’exemple que vous me lisiez, le logicien tirait ses conclusions des actes mêmes