Page:Doyle - Nouveaux Exploits de Sherlock Holmes.djvu/244

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de ses exploits sans que personne ne s’en doute. Aussi tient-il le record du crime. Je vous jure, Watson, que si je pouvais mettre la main sur sa personne et délivrer la société de sa triste présence, j’estimerais avoir atteint l’apogée de ma carrière, et je rentrerais volontiers dans le calme. Entre nous, les dernières affaires auxquelles j’ai été mêlé et les services que j’ai eu l’occasion de rendre à la famille royale de Suède, comme à la République française, me valent une très belle situation ; je puis maintenant satisfaire mes goûts paisibles, vivre de mes rentes en me consacrant tout entier à mes études de chimie. Mais, mon cher Watson, il m’est impossible de rester assis dans mon fauteuil tant qu’un bandit, comme le professeur Moriarty, se promène librement dans les rues de Londres, sans être inquiété.

— Mais qu’a-t-il donc fait ?

— Sa carrière a été des plus extraordinaires. Homme bien né, il a reçu une excellente éducation ; il est doué de facultés très spéciales pour les mathématiques. À l’âge de vingt et un ans, il publiait sur le binôme de Newton un traité qui eut un retentissement universel, et qui lui valut